J’ai été suivi dans la rue alors que je me rendais à un cours dans une organisation pour personnes aveugles. J’ai d’abord vérifié si la personne me suivait vraiment en modifiant ma vitesse et en traversant une rue. Quand j’ai été sûre, je me suis retournée et j’ai demandé à la personne de passer devant moi, mais elle n’a pas répondu et ne m’a pas non plus dépassée. Lorsque j’ai appelé l’organisation et demandé que quelqu’un sorte pour voir qui me suivait, la personne a disparu.
Étiquette : autodéfense
Dans le train avec mon chien-guide
J’ai un chien d’aveugle. Une fois, dans un train, deux adolescents (12-14 ans) à la recherche de problèmes harcelaient les passagers. Comme je les ignorais, ils ont pincé mon chien. Le chien est allé s’asseoir dans l’allée pour s’éloigner d’eux. J’ai mis ma jambe en travers de l’allée pour leur bloquer l’accès au chien et j’ai dit fermement aux garçons : “maintenant vous arrêtez et vous le laissez tranquille”. Ils ont abandonné et sont descendus du train à l’arrêt suivant.
Dans le bus
Hier, dans le bus qui me ramenait chez moi après le cours d’autodéfense, quelqu’un a encore essayé de pousser mon fauteuil roulant. J’étais presque un peu contente parce que j’ai pu appliquer tout de suite la double phrase. J’ai freiné et j’ai dit très fort : “Excusez-moi, vous venez de me pousser ici. Lâchez mon fauteuil roulant tout de suite”.
Conférence de clôture du projet No Means No” – Les femmes en situation de handicap résistent à la violence
La conférence de clôture du projet No Means No, “Les femmes en situation de handicap résistent à la violence”, s’est déroulée en ligne le 3 décembre 2021, journée des personnes handicapées. Cette conférence visait à inscrire la violence à l’égard des femmes en situation de handicap et l’autodéfense féministe dans le programme de l’Union Européenne, à informer les décideur.euse.s européen.ne.s des lacunes politiques et des bonnes pratiques, ainsi qu’à offrir aux femmes en situation de handicap un espace d’autoreprésentation.
L’événement a été introduit par Helena Dalli, Commissaire Européenne à l’Egalité, et a été suivie par des intervenantes des différentes organisations partenaires qui ont partagé les résultats du projet dans les différents pays. Dans l’après-midi, nous avons eu la chance d’accueillir Liz Kelly, de la London Metropolitan University, qui a partagé des recherches importantes sur l’autodéfense féministe en tant que prévention primaire de la violence. Nous sommes particulièrement reconnaissantes à Lydia La Riviere Zijdel, de la Stichting Lydia Zijdel Foundation (qui a formé avec succès nos formatrices dans le cadre du projet No Means No !), d’avoir parlé spécifiquement et avec éloquence de l’autodéfense féministe pour les femmes en situation de handicap. Son intervention a été suivie par celle de Carina Tränkner, formatrice Wendo de ZIBB (Centre for Inclusive Education and Counselling), qui a présenté le projet inspirant “frauen.stärken.frauen”, une formation pour devenir des formatrices en autodéfense pour les femmes* en situation de handicap intellectuel et sans handicap. Enfin, la conférence a été clôturée par Evelyn Regner, Présidente de la la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres du Parlement Européen. Toute la journée a été animée de manière professionnelle et chaleureuse par Liz Chornenki, une collectrice de fonds en situation de handicap du Canada.
Avec plus de cent participant.e.s, dont des femmes en situation de handicap, des organisations de lutte contre la violence, du secteur handicap et des institutions publiques, nous sommes fières de notre réussite.
Les langues officielles de la conférence étaient l’anglais et la langue des signes internationale. La conférence a également été retranscrite simultanément en anglais. La conférence a également été traduite simultanément en français et en langue des signes Belge-Francophone (l’après-midi seulement pour cette dernière) et en polonais et en langue des signes polonaise.
Vous pouvez revoir la conférence dans différentes langues :
Conférence virtuelle “No Means No – Women with disabilities resist violence”, 3 décembre, Journée internationale des personnes handicapées
Vivant à l’intersection du sexisme et du validisme, les femmes en situation de handicap sont plus souvent confrontées à la violence et à la discrimination et leur accès au soutien et à la protection est souvent rempli de barrières. Pourtant, malgré tout cela, elles ne sont pas impuissantes et résistent souvent avec succès à ces violences.
Cette conférence vise à inscrire la violence à l’égard des femmes en situation de handicap et l’autodéfense féministe dans le programme de l’Union Européenne, à informer les décideur.euse.s européen.ne.s des lacunes politiques et des bonnes pratiques, ainsi qu’à offrir aux femmes en situation de handicap un espace d’autoreprésentation.
La conférence aura lieu en ligne le 3 décembre, journée internationale des personnes handicapées, entre 10h30 et 16h30 (heure de Bruxelles). Pour améliorer l’accessibilité, elle comprendra une traduction simultanée en langue des signes internationale, une transcription simultanée (en anglais) et des présentations en facile-à-lire (en anglais).
Veuillez noter que les langues officielles de la conférence sont l’anglais et la langue des signes internationale. La conférence sera également traduite simultanément en français et en langue des signes Belge-Francophone (uniquement l’après-midi pour cette dernière).
Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur ce lien.
Programme de la conférence
10:30-11:00 Registration, welcome and accessibility introduction, Liz Chornenki, Moderator
11:00-11:15 Introduction, Helena Dalli, European Commissioner
11:15-11:30 The NO MEANS NO project and feminist self-defense for women
with disabilities, Irene Zeilinger, Garance
11:30-11:45 Presentation of results in France, Diane Kachour, Faire Face
11:45-12:00 Q/A
12:00 -13:00 Lunch break
13:00-13:15 Presentation of results in Germany, Doris Kroll, Bundesfachverband Feministische Selbstbehauptung und Selbstverteidigung
13:15-13:30 Presentation of results in Poland, Ewa Rutkowska & Agata Teutsch, Autonomia
13:30-13:45 Presentation of results in Belgium, Dorothée Van Avermaet, Garance
13:45-14:00 Q/A
14h00-14h10 Break
14:10 – 14:30 Violence against women with disabilities, Dr. Monika Schröttle,
University of Applied Sciences of Ravensburg-Weingarten & Institute for Empirical Sociology at Nürnberg University
14:30 – 14:50 Feminist self-defence as primary prevention, Liz Kelly, London
Metropolitan University
14:50 – 15:10 Feminist self-defence for women with disabilities, Lydia La Riviere Zijdel, Stichting Lydia Zijdel Foundation
15:10-15:30 Q/A
15:30 – 15:40 Break
15:40 – 16:00 Women with disabilities’ active role in combating violence
through feminist self-defence, Carina Tränkner, frauen.stärken.frauen
16:00 – 16:20 Conclusions, Evelyn Regner, Chair of the Women’s Rights and
Gender Equality Committee of the European Parliament
Le projet NO MEANS NO est financé par le programme Droits, égalité et citoyenneté de l’Union Européenne (2014-2020). Cette conférence a été rendue possible grâce au soutien généreux de : AVIQ – Famille Santé Handicap, Région de Bruxelles-Capitale, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Commission communautaire française (COCOF) et de la Région Wallonne.
Le contenu de cette conférence ne représente que les opinions des intervenant.e.s et relève de leur seule responsabilité. La Commission européenne n’assume aucune responsabilité quant à l’utilisation qui pourrait être faite des informations qu’il contient.
Combattre les violences envers les femmes : le rôle des femmes en situation de handicap – Conférence virtuelle
Le 8 octobre 2021 s’est tenu l’évènement belge national du projet No means no. Cette conférence virtuelle d’une journée visait à décloisonner et créer des ponts entre les secteurs handicap et “anti-violence”, pour une approche intersectionnelle de la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes en situation de handicap. Ce fut également l’occasion de donner la parole aux premières concernées et ainsi attirer l’attention des politiques sur leurs réalités et besoins à ce sujet.
Nous avons été honoré.e.s d’accueillir comme modératrice Charlotte Puiseux, docteure en philosophie, psychologue clinicienne, et maman-relais de l’association Handiparentalité. Et nous avons aussi eu la chance de compter parmi nos intervenant.e.s Christie Morreale, Vice-présidente du gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, Anne-Françoise Cannella, Administratrice générale adjointe de l’AVIQ, Michel Mercier, professeur émérite et directeur du département psychologie de l’Université de Namur accompagné de Céline Brison, psychologue à l’asbl La Boulaie et d’Angélique Rousseaux, auto-représentante, Ann Van den Buys, membre fondateur et présidente de l’asbl Perséphone, et Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité.
La langue officielle de la conférence était le français et la conférence était accompagnée d’une transcription simultanée (dont vous pouvez retrouver le texte écrit sous ce lien). La conférence a également été traduite en Langue des Signes Belge-Francophone et vous pouvez revoir la conférence dans son entièreté :
Webinaire sur l’accessibilité des services en charge des femmes ayant subi des violences
AVIQ et Garance ont organisé, le 20 septembre, un webinaire sur l’accessibilité des services en charge des femmes ayant subi des violences. Le webinaire visait à donner quelques conseils sur la manière de rendre les services plus accessibles aux femmes en situation de handicap.
Quatre femmes en situation de handicap ont témoigné de leur expérience de l’accessibilité des services et l’organisation française “Femmes pour le dire, femmes pour agir” a fait une présentation sur les mécanismes d’exclusion, la représentation mentale des soignant.e.s et des professionnel.le.s actif.ve.s dans le domaine.
Vous pouvez revoir le webinaire (en français) sous ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=zeQgiMaXCYk
Marisa : mon beau-père
Mon beau-père n’a jamais accepté le fait que je sois sourde, donc quand je lui rendais visite, il me parlait quand je ne le regardais pas, ou m’appelait de loin, comme si j’étais capable de l’entendre. Donc j’ai décidé de l’ignorer aussi longtemps qu’il ne me tapotait pas sur l’épaule ou ne faisait pas un effort pour se comporter de manière appropriée afin de me permettre de communiquer. Mon mari ne se sentait pas à l’aise avec cette situation et m’en a tenu responsable, mais je pense que le comportement de mon beau père était irrespectueux et j’ai donc continué d’agir comme je le faisais.
Selma : en sortie
Une fois, je suis sortie avec mes amis. Quand je suis rentrée à la maison, il faisait nuit et quatre hommes nous ont suivis et nous ont attaqués. J’étais la seule femme du groupe et je leur ai dit que j’allais appelé à la police. Alors que j’étais en train de composer le numéro, un des attaqueurs a dit “tu veux que je te fasse du mal?”. J’ai répondu que non et il a dit: “Alors tais-toi!”, m’a poussé au sol et m’a craché à la figure. Je me suis levée et j’ai crié si fort et si longtemps qu’ils sont partis et nous ont laissé tranquille. Les voisins m’ont entendu et ont appelé la police.
Jana : bus pour l’école
Une fois, j’ai raté le bus pour l’école. J’avais un contrôle ce jour-là et je ne voulais pas être en retard. Donc j’ai essayé de faire du stop. Un van s’arrêta, le conducteur avait l’air “normal”. Je lui ai montré la direction où je voulais aller avec mon bras, en lui disant que je voulais y aller. Il m’a dit qu’il devait s’arrêter pour prendre de l’essence et s’est arrêté dans un garage vide. J’ai essayé de lui faire comprendre que j’étais pressée et j’ai signé “tout droit”. Il a touché ma poitrine, sorti sa langue et m’a montré son pénis. Donc j’ai poussé sa main et j’ai continué à signer de manière autoritaire: “tout droit, dépêche toi, j’ai un contrôle!”. Finalement, il m’a conduit à l’école. J’ai couru à l’intérieur et je me suis mise à pleurer en racontant mon histoire, et mon contrôle a été reporté.